Les portes du Palais de Justice d'Antananarivo sont fermées jusqu'à nouvel ordre.

Sur cette banderole : "la justice est en deuil, la police a tué le juge Michel REHAVANA". 

Voici l'histoire. 

Tuléar, la "Cité du Soleil", sur la côte sud est de Madagascar, vendredi dernier.ﾠ

Un policier attend en prison son jugement en appel. Il aurait prété ou vendu son arme de service. Les acheteurs auraient commis quelques braquages avec.

Peu après le lever du Soleil, une cinquantaine de policiers se pr￩sentent devant les grilles de la prison. Ils sortent leurs armes, tirent en l'air, pour exiger des gardiens qu'ils lib￨rent leur collègue. Les gardiens refusent. Tant que le procureur de Tuléar ne leur en donnera pas l'ordre, ils ne feront rien.
Dans l'après midi, les policiers en uniformes se dirigent vers le Palais de Justice de Tul￩ar, pour trouver le procureur. Entre temps, celui ci ayant eu vent du coup de force des policiers, a eu peur, et met donc la dernière touche à un accord qui doit librer le policier.
Il envoie l'avocate générale annoncer la nouvelle aux policiers. Son substitut, Michel Rehavana, l'accompagne au cas où. Les policiers le voient arriver. Ils l'empoignent, le menottent, le mettent dans le coffre d'un taxi. Puis ils le sortent, pour le mettre à l'arrière d'un pick-up, où une vingtaine de policiers l'attendent.
Ils le lynchent.

Le substitut du procureur meurt sous leurs coups.
L'autopsie a conclu a ﾫﾠ"un arrêt cardiaque suite à un effort prolongé"ﾠﾻ. Le directeur régional de la police a été limogé. Le Ministre de l'Int￩rieur est toujours en place. Aucun membre du gouvernement ne s'est déplacé à l'enterrement du juge.

Le grève des Magistrats de Madagascar se poursuit. Le Palais de Justice d'Antananarivo, comme tous les autres, restera fermé jusqu'à nouvel ordre.